La vente des vins des Hospices de Beaune s'est soldée par une baisse de plus de 25 %, mais n'entame pas la bonne santé du marché de Bourgogne. En revanche, elle a mis au jour une vraie crainte dans le monde viti-vinicole : la diablolisation à outrance du vin. Fêtes viticoles et dégustations sont-elles menacées ?.
Un texte de loi qui veut faire la chasse aux open bars, une croisade rondement menée par Roselyne Bachelot, que résume lapidairement une phrase :"il est interdit d'offrir gratuitement à volonté des boissons alcoolisées dans un but promotionnel, ou de les vendre au forfait" !. On met donc dans un même flacon, les belles dégustations du Clos-Vougeot, les grandes réception elyséennes, la Saint Vincent Tournante, et les dérapages d'une certaine jeunesse qui cherche des sensations. Le président de la Confédération des appellations des vignerons de Bourgogne expose sa colère :"on interdit l'acte pédagogique autour du vin, on ne peut pas mettre la dégustation sur un même plan qu'une beuverie. A ce train-là, on finira par faire passer le monde viticole pour une monde de dealers" !.
Le problème se pose également dans l'organisation de la prochaine St Vincent Tournante qui aura lieu à Mâcon le 3° week-end de janvier 2009. Quelques dizaines de milliers de visiteurs sont attendus le verre à la main pour cette grande manifestation populaire qui fait les frais d'une règlementation de plus en plus draconnienne. Cette manifestation d'origine mutualiste ( la première eu lieu à Chambolle Musigny en 1939), est placée sous le haut parrainage de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin. Son grand connétable fait le constat de certaines lacunes d'éducation :"on n'a pas toujours su transmettre aux jeunes cette éducation de la modération, cette approche culturelle du vin". En toile de fond, il y a le spectre de la prohibition des années vingt aux Etats-Unis !
Le Château du Cols-Vougeot échappe à cet amalgame. Mais son public n'est pas très représentatif des couches de population qui justifient la moblisation des pouvoirs publics. Car en ce haut lieu cistercien est accueilli le "gratin" des amateurs de vins de Bourgogne. On arrivera donc à une discrimination par l'argent.
Il n'empêche qu'il faudra trouver un juste compromis , pour éviter de mettre en péril une profession qui pèse lourd sur le plan économique, et au delà au point de vue culturel.
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